Réponse à des questions pour un article en ligne.

  • Au sujet de l’opinion publique :

Je milite pour un meilleur accès aux armes depuis plus de 10 ans, mon sentiment est que la plupart des Français ont été complètement déconnectés de la question des armes et qu’ils ne développent pas d’opinion personnelle parce que cette question leur a été confisquée. Les opinions exprimées ne sont majoritairement qu’un copier-coller du prêt-à-penser de leur fournisseur : médias, famille politique, environnement personnel.

Il y a bien sûr un effet de distanciation avec l’urbanisation. Entendre des coups de feu dans les champs n’est plus courant pour une majorité de la population. Si on ajoute à cela un biais idéologique anti-chasse des médias, cette activité devient suspecte, menaçante, ignoble -et l’arme en est le vecteur, faire un transfert sur l’outil est aisé. Il y a quelques semaines j’ai entendu la présentation d’un reportage où il était évoqué le fait que des promeneurs « auraient pu faire partie des chiffres » parce qu’une balle leur a sifflé aux oreilles mais il n’a pas été fait mention des dits chiffres des accidents qui sont en chute depuis vingt ans et dont on a assez de doigts pour compter ceux qui sont mortels sur un an, et dont les victimes sont majoritairement les chasseurs eux-même.

Il y a la fin du service militaire obligatoire qui en plus de participer à cette distanciation d’avec les armes, a participé à l’idée qu’elles devraient être réservées aux professionnels. C’est une fracture qui n’a pas lieu d’être, le but ultime est de protéger les citoyens, les forces de l’ordre ne peuvent et ne doivent pas être partout et chacun devrait être acteur à minima de sa propre sécurité.

Il y a le fait de soumettre le droit de posséder des armes à la pratique du sport qui vide l’accès aux armes de sa substance. Les armes sont des outils qui servent à attaquer ou à se défendre. Cette hypocrisie se révèle parfois à l’occasion d’un article de presse intitulé par exemple « Les policiers peuvent désormais s’entraîner dans les clubs de tir sportif avec leur arme de service ».

Il y a la reprise telle quelle de la propagande anti-armes de la gauche américaine. Ainsi nous avons en France toute cette rhétorique qui veut que plus d’armes fasse plus de morts régulièrement sur les médias grand public en s’appuyant sur des faits divers outre atlantique et sans nuance ni aucune opinion contraire. Les morts par armes à feu des « minorités » seraient les victimes d’un racisme systémique de la police ou de suprématistes blancs. C’est aujourd’hui considéré comme un fait alors, qu’en plus d’être parfaitement contestable, on peut en rire jaune en demandant si ce sont grâce aux lois françaises de contrôle des armes qu’il n’y a pas eu le Bataclan ni cette épouvantable montée de la violence à coups de kalachnikov depuis des années.

Il ne s’agit plus de faire la part du vrai et du faux, de chercher des corrélations et des causes réelles, car elles fâchent ici ou là bas, de défendre un droit individuel naturel à la vie et la sûreté, mais de s’identifier idéologiquement. Nous glissons de postures sociales en servitudes volontaires et logiques tribales.

Être une victime est devenu une arme politique, si ce n’est un leitmotiv.

Être le protecteur des victimes (même si on est incapable de les défendre ou qu’elles vous honnissent) est valorisant.

Se monter le bourrichon entre personnes qui s’autoproclament responsables, d’autant plus qu’on les flatte et encourage, est gratifiant et facile.

Ainsi on peut retrouver des chasseurs, des personnels des forces de l’ordre et des tireurs sportifs opposés à l’accès aux armes à « n’importe qui », ne comprenant même plus que les n’importe qui c’est tout le monde, eux compris.

L’outil de défense individuel concret qu’est l’arme à feu est problématique pour les dévots de la pensée magique et de ceux qui n’ont pas intérêt à ce que les civils puissent se défendre. Ils sont arrivés à faire croire qu’une arme ne sert qu’à retirer la vie, là où chez les citoyens respectueux de la loi elle sert à se protéger. Il n’y aura jamais de désarmement, la loi ne désarme que les gens qui la respectent mais pour se défendre, surpris, dans des conditions qu’on a pas choisies, seul face à plus fort, plus nombreux ou armés : absolument rien ne peut remplacer le port d’une arme à feu. Elle brise la loi du plus fort. Or tout le monde n’est pas contre la loi du plus fort.

Quand on interdit l’accès aux armes et leur port, on interdit dans les faits la possibilité de se défendre. La primo-intervention doit appartenir à la victime.

Je résume la question ainsi : « Être anti-armes, c’est vouloir se défendre en théorie. Être pro-armes, c’est vouloir se défendre en pratique. »

L’opinion publique est le fruit de cette combinaison de distanciation, de désinformation et de pression idéologique.

La majorité des personnes passent totalement à côté d’une réflexion personnelle et concrète au sujet de leur propre sécurité et préfèrent se référer au discours du courant idéologique auquel elles s’identifient. Ainsi vous retrouvez des personnes qui ne jurent que par la détention de la « violence légitime » de l’État, d’autres qui prônent son désarmement car ce dernier serait de nature « fasciste », etc.

Il y a donc très peu de pensée individuelle propre au sujet des armes et de leur accès pour les civils dans l’opinion publique, il n’y a en fait pas plus d’opinion réelle et éduquée ; il y a surtout le réflexe de la recherche de la conformité, la recherche à se protéger de l’accusation de crime de pensée, ou de le prononcer envers autrui pour se dédouaner. La réflexion sur la légitimité de l’accès aux armes a été éradiquée.

C’est un drame, car la question de l’accès aux armes et de leur port est la question de la défense autonome des individus, elle est la question du libre arbitre. On ne la pose même plus. L’individu qui veut être libre et donc de facto pouvoir se défendre d’une façon autonome peut devenir le paria si ce n’est un danger aux yeux de tous et ironiquement au yeux de ceux qui se revendiquent être les protecteurs ou les libérateurs des individus…

La question de l’accès aux armes est révélatrice de la contradiction.

Il n’y a à mes yeux que deux positions au sujet de l’accès aux armes. Soit on considère qu’un individu jouit de droits naturels tels que la vie, la liberté et la sûreté, et de facto doit pouvoir bénéficier individuellement des moyens réels et concrets de les protéger, sans quoi ces droits ne valent en réalité rien. Donc un individu doit avoir le droit inaliénable de posséder et porter des armes. Soit on considère que les individus ne sont pas responsables, qu’ils ne sont pas libres de leur destin, et qu’ils ne doivent donc pas bénéficier des ces droits et des moyens de les mettre en œuvre.

Trancher la question est simple : a-t-on le droit de se défendre ? Si vous le pensez, vous êtes pour le port d’armes pour les individus qui ne représentent pas de danger avéré pour autrui. Il suffit pour cela de s’assurer de n’avoir pas d’antécédents et d’être formé à l’image de ce qui se fait pour les forces de l’ordre.

Si vous pensez qu’un individu n’a pas le droit de se défendre pour telle ou telle raison, alors vous avez raison d’être opposé au port d’armes.

Mais cette question n’est pas posée au niveau du grand public, et quand bien même, elle n’est plus formulable, elle serait totalement inutile dans notre contexte de confiscation de la liberté d’expression, de contrôle et de répression des opinions divergentes. La liberté serait écrasée par le conformisme.

Qu’importe les rapports de force, la liberté de s’en protéger prime.

  • Au sujet de l’article proposé par Mirabeau

Il ne faut jamais cesser de revendiquer un droit naturel aussi « évident de sa nature » soit-il sans quoi il sera foulé au pied par le droit positif issu des rapports de force dans la conquête du pouvoir. La recherche constante à produire du droit positif se fait au détriment de l’individu, que ce soit au nom de l’intérêt soit-disant général ou du bien soit-disant commun du moment. C’est la prudence et la peur de troubles qui ont fait reculer le Comité. La situation actuelle est aussi riche d’exemples de reculades et pertes de droits.


La lutte pour les droits naturels des individus est la lutte pour les moyens concrets et réels de les mettre en œuvre -on ne peut pas assurer de droit à la vie, à la liberté et à la sûreté d’un individu sans qu’il ait droit au moyen concret irremplaçable de son autodéfense qu’est le port d’une arme à feu.

Cependant ce raté du Comité des Cinq -ne pas avoir inscrit l’accès aux armes pour les citoyens dans notre constitution malgré que son interdiction soit reconnue comme étant aristocratique- n’est pas à mes yeux si essentiel et j’en veux pour preuve ce qu’il se passe outre-Atlantique. Les Américains ont ce droit aux moyens -les armes- clairement inscrit dans leur constitution et cela n’empêche en rien certains États d’abuser de leur pouvoir et de spolier leurs citoyens. D’autant plus et surtout qu’une part significative des dits citoyens sont pour la perte de leur droit !


La lutte ne se situe donc pas tant au niveau des textes et de leurs interprétations -ce sont à mes yeux des effets et non des causes- qu’au niveau de la vision que nous avons de l’Humanité, donc de l’individu.


Un Homme est un individu, un destin personnel unique, qu’importe les textes, qu’importe les autres individus ; nos rapports aux autres doivent rester sur la base de notre libre volonté, en respectant la libre volonté d’autrui. L’arme à feu permet de nous prémunir de ceux qui veulent briser cette recherche, de nous protéger de ceux qui veulent la briser par la force, de reconnaître qu’un Homme est responsable de ses actes et libre de son destin.


L’opposition à l’accès et au port d’armes c’est la promotion du rapport de force, de la loi du plus fort. L’opposition au port d’armes c’est l’opposition aux droits naturels des individus. Il n’est donc pas étonnant que les personnes à la recherche du contrôle des individus occultent cette question.


Il est devenu révolutionnaire d’être individualiste, il est devenu révolutionnaire d’être un Homme libre.